Né au milieu des années 1920, le chaâbi est une musique issue de plusieurs influences. Berbère, andalouse et chants religieux : « on a fait un cocktail et ça a donné la musique chaâbi. » L’inventeur de cette boisson musicale au goût nouveau, de « ce son magique qui résonne » encore dans le cœur et les oreilles de ses anciens élèves s’appelle Cheikh- Le Maître- El Anka (Hadj M’ahmed El Anka, 1907-1978).
Sa recette est faite d’emprunts et de mélanges, de métissages et d’adaptations, de transformations mais aussi d’innovations musicales.
« Une note de fraîcheur pétillante »
Avec ces ingrédients, El Anka donne naissance à un style musical original et personnel qui remporte immédiatement un formidable succès : « Le public a marché. Il a trouvé ça merveilleux. (…) Dans toutes les rues on entendait cette musique. (…) Tout le monde chantait ça. »
Cette musique nouvelle à l’audience populaire – « chaâb » signifie le peuple – touche tous les habitants de la Casbah d’Alger, berceau du chaâbi et ville natale d’El Anka dont la famille est originaire de Kabylie. Musulmans, Juifs, Italiens, Espagnols : tous vivent au rythme du chaâbi.
« A l’époque, c’était l’harmonie de vie entre toutes les communautés. Tout le monde se fréquentait. » Ce « Blues de la Casbah » est un joyeux mélange. El Anka apporte à la musique « une note de fraîcheur pétillante », mettant « la mélodie au service du verbe ».
En plus de cinquante ans de carrière, le maître du chaâbi a interprété près de 360 chansons et enregistré plus d’une centaine de disques.
sara a dit:
merci !
malek a dit:
El Anka n’a rien inventé. C’est un styliste qui a eu la chance d’enregistrer des disques dès 1928 contrairement aux pionniers du chaâbi qui n’ont malheureusement pas laissé d’enregistrements hormis Malek said qui a laissé quatre enregistrements profanes datant de 1924.
malek a dit:
En parallèle du medh ( chant religieux musulman) qui est l’ancêtre du Chaabi, Alger possédait déjà un genre musical élaboré qui s’appelle Aroubi et puise ses modes dans la musique arabo-andalouse de l’école d’Alger. l’orchestre du medh de l’époque se limitait aux instruments à vent et aux instruments à percussion qui accompagnaient les chants religieux. Vers 1920 des meddah (interprètes du medh) ont commencé à introduire dans leurs orchestres respectifs des instruments à cordes à l’image des orchestres du Aroubi algérois. C’est le meddah Kouider Bensmaïn (lui-même poète) qui a été le premier à introduire les premiers instruments à cordes dans le medh. Cette période a vu l’introduction des textes profanes. Les musiciens ont alors commencé à adapter ses poèmes aux modes de la musique andalouse tout en travaillant la forme et le style. En 1928, la maison de disques Columbia à permis à el Anka d’enregistre 27 disques 78 tours et il a aussi participé à l’inauguration de radio PTT algérie de 1930. Grâce au moyen technique du phonographe et la radiodiffusion, el anka était désormais devenu le promoteur du medh. Les années trente (1930) ont vu l’émergence d’autres grands interprètes comme Hadj m’rizek, hadj menouar et khélifa belkacem. En 1946, le medh a pris l’appellation de « populaire » (en français) mais ce n’est qu’en 1964 (après l’indépendance de l’algérie) lors du festival des arts populaire qu’il a pris le nom officiel de » Chaâbi » et ce, dans toutes les langues.
Les mélomanes se réfèrent toujours à El Anka car on n’a pas d’autres enregistrements à part les siens et il a fallu attendre 1937 pour voir Hadj m’rizek enregistrer des disques. Même cheikh nador( le maître d’el anka) n’a pas laissé de disques.
nabil chaibi a dit:
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