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El Gusto

~ Le blog officiel du film de Safinez Bousbia.

El Gusto

Archives Mensuelles: novembre 2011

Critique d’El Gusto par Variety, lors du Festival du Film d’Abu Dhabi

29 mardi Nov 2011

Posted by espritplume in Critique

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From Jay Weissberg

Toe-tapping and infectious on emotional and intellectual levels, « El Gusto » is Algerian-born Safinez Bousbia’s heartwarming tribute to her native country’s lost egalitarianism as much as to the elderly exponents of the popular music form called « chaabi. » Comparisons are being made to « The Buena Vista Social Club, » and while there are similarities, Bousbia’s docu concentrates on the history as well as the music, making the orchestra’s reunion at the end especially poignant. Fests will be breaking down the door, since auds are sure to embrace « El Gusto » with gusto; international arthouses could also have a winner.

Chaabi is a genre of popular Algerian music that arose out of a felicitous melding of Berber melodies, religious chants and Andalusian tunes. Looked down upon for decades as an unworthy bastardization suited only to the lower classes, it began to find legitimacy in the 1930s under the inspired tutelage of El Hadj M’Hamed El Anka, who founded a conservatory to train young men (chaabi in its early days was performed exclusively by men) as professional musicians.

Bousbia’s interest was sparked in 2004 when she went into Mohamed Ferkioui’s small antique shop in Algiers to buy a mirror, and came away with a wealth of stories about El Anka’s conservatory, which Ferkioui attended. Over the ensuing years, the helmer, an architecture student in Ireland, traced all of El Anka’s students still alive, most scattered around Algiers or residing in Paris and Marseille. Their stories reflect the mid-20th-century history of Algiers’ Casbah, a warren of alleyways that for centuries was home to the city’s working class, mainly Muslims and Jews.

The demographic made sense: Christians tended to reside in the European quarters and spoke French better than Arabic, whereas Muslims and Jews lived and worked together, connected by their shared Arabic language and common living spaces. Chaabi borrowed from both heritages, and the musicians speak here of their brotherhood. But when the War of Independence came, few had time for music; by 1963, Jews were stripped of their citizenship, and most fled to France where they experienced additional racism. Meanwhile, the Casbah was allowed to crumble, and its residents spread out across the city, further dividing the old colleagues.

Deeply affected by their stories, Bousbia was determined to bring the musicians together. When Algeria wasn’t forthcoming, she found sponsors to gather them in Marseille for a special performance. Only auds with hearts of stone can watch the reunion of these elderly men without tears, and only those without ears will refrain from swaying to the intoxicating rhythms at the emotional concert. Viewers may notice how the French residents in the orchestra, christened « El Gusto, » appear to take control a bit too much, and the concert’s formality seems to go against chaabi’s roots in bars and cafes, but the privilege of seeing these men together and hearing them play supersedes all quibbles.

Visually, « El Gusto » is a pleasure, with Nuria Roldos’ fluid camera beautifully exploring the Casbah’s byways. Archival black-and-white photos and footage are well integrated, and sound is tops; CDs of El Gusto’s performances are selling well. Bousbia took home the prize for Arab-world docu director at Abu Dhabi.

Critique mise en ligne le 26 octobre 2011.

A la (re)découverte du Chaâbi – Deuxième partie

28 lundi Nov 2011

Posted by espritplume in Chronique

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Devant le succès rencontré par le style musical du chaâbi, El Anka ouvre une classe au conservatoire d’Alger. Jusqu’à deux cents élèves se pressent alors dans une petite salle au sous-sol du bâtiment.

Très vite tout le monde grimpe au 5ème étage où il y a l’espace nécessaire pour accueillir les amoureux de la musique chaâbi. Ces jeunes élèves, enfants juifs et musulmans issus de toutes les communautés de la Casbah sont venus apprendre la musique au goût du jour. Toutes origines et religions confondues, ils sont réunis par leur amour commun du chaâbi. Par la suite, les élèves de la toute première classe créée par El Anka joueront ensemble pendant des années au sein du même orchestre, jusqu’aux « événements », la guerre.

Les musiciens se souviennent : ils priaient ensemble ; l’engouement était tel que les musulmans allaient avec leurs copains juifs à la Synagogue pendant le Sabbat pour écouter le chaâbi.

Une victime méconnue de l’histoire

Avec la guerre, une page se tourne. Sommées de choisir entre « la valise et le cercueil », des familles entières prennent le chemin de l’exil. D’autres quittent Alger pour sa périphérie ou les campagnes. Certains musiciens restent à la Casbah mais, même pour eux le rythme est brisé. Tout ce qui les a marqués, formés pendant leurs années d’enfance et de jeunesse, appartient au passé. Ils sont séparés par l’Histoire mais aussi arrachés à une partie d’eux-mêmes.

Quelques uns cessent de jouer, certains n’arrêtent jamais. D’autres reviennent à la musique après avoir fait tout autre chose comme Maurice el-Medioni : il ouvre une boutique de tailleur d’abord à Paris puis à Marseille (le soleil y est plus proche d’Alger que celui de Paris)…

C’est parvenu à un âge vénérable qu’il retourne à ses premières amours. Toujours curieux, il explore de nouvelles pistes, expérimentant de nouveaux mélanges musicaux dans la continuité de ce qu’il a inventé dans sa jeunesse, le piano oriental. Acheté aux Puces par son frère aîné et sur lequel il jouait des airs de sa composition, des cocktails sonores : un peu du boogie woogie auquel l’ont initié les GI’s pendant la guerre à Alger ; du jazz qu’il adore, les sons latinos découverts avec les soldats américains d’origine portoricaine ; et bien sûr, le chaâbi.

En 1997, Maurice retourne à la musique en menant une carrière de soliste. Il enregistre l’album Café Oran, suivi en 2000 de Pianoriental et de Samai Andalou. Suit un autre disque en 2006, Descarga Oriental, The New York sessions avec le percussionniste Roberto Rodriguez, « un Cubain de New-York ». Maurice et Roberto sont tous deux récompensés en 2007 par un BBC World Music Award, catégorie « Culture Crossing ». Plus récemment, Maurice a participé avec d’autres artistes au Grand Ramdan au parc de la Villette à Paris, en présence du ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand et de Jack Lang.

A la (re)découverte du chaâbi – Première partie

25 vendredi Nov 2011

Posted by espritplume in Chronique

≈ 4 Commentaires

Né au milieu des années 1920, le chaâbi est une musique issue de plusieurs influences. Berbère, andalouse et chants religieux : « on a fait un cocktail et ça a donné la musique chaâbi. » L’inventeur de cette boisson musicale au goût nouveau, de « ce son magique qui résonne » encore dans le cœur et les oreilles de ses anciens élèves s’appelle Cheikh- Le Maître- El Anka (Hadj M’ahmed El Anka, 1907-1978).

Sa recette est faite d’emprunts et de mélanges, de métissages et d’adaptations, de transformations mais aussi d’innovations musicales.

« Une note de fraîcheur pétillante »

Avec ces ingrédients, El Anka donne naissance à un style musical original et personnel qui remporte immédiatement un formidable succès : « Le public a marché. Il a trouvé ça merveilleux. (…) Dans toutes les rues on entendait cette musique. (…) Tout le monde chantait ça. »

Cette musique nouvelle à l’audience populaire – « chaâb » signifie le peuple – touche tous les habitants de la Casbah d’Alger, berceau du chaâbi et ville natale d’El Anka dont la famille est originaire de Kabylie. Musulmans, Juifs, Italiens, Espagnols : tous vivent au rythme du chaâbi.

« A l’époque, c’était l’harmonie de vie entre toutes les communautés. Tout le monde se fréquentait. » Ce « Blues de la Casbah » est un joyeux mélange. El Anka apporte à la musique « une note de fraîcheur pétillante », mettant « la mélodie au service du verbe ».

En plus de cinquante ans de carrière, le maître du chaâbi a interprété près de 360 chansons et enregistré plus d’une centaine de disques.

A l’origine d’EL GUSTO, la réalisatrice Safinez Bousbia : portrait !

24 jeudi Nov 2011

Posted by espritplume in Portrait

≈ 2 Commentaires

El Gusto est le premier film de Safinez Bousbia, 30 ans, réalisatrice polyglotte de culture cosmopolite : née à Alger, elle n’y a jamais vécu, a séjourné et travaillé en Suisse, au Royaume-Uni, en Irlande, en France et aux Émirats Arabes Unis.

Après avoir étudié l’architecture à Oxford, elle enchaîne avec un Master de design à Dublin. En 2003, à l’occasion d’un voyage en Algérie, elle découvre par hasard le monde des maîtres de la musique chaâbi. Touchée par les destins de ces musiciens inspirés, elle éprouve le besoin de partager sa découverte en portant leur histoire à l’écran. Elle change alors radicalement de vie et pénètre dans l’univers du cinéma.

Safinez a écrit, produit et réalisé El Gusto. Tout en menant à terme ce projet de long-métrage, elle a formé L’Orchestre El Gusto d’Alger. Elle en est devenue la manager et a organisé ses tournées, produisant une série de concerts dans des lieux légendaires de réputation internationale : le Barbican à Londres, le Palais Omni-Sports de Paris-Bercy, le Théâtre du Gymnase à Marseille et l’Opéra d’Alger. Safinez a aussi collaboré avec Damon Albarn, (le leader de Blur et Gorillaz) pour produire le premier album de l’orchestre, distribué par EMI.

El Gusto a été une grande aventure humaine pour Safinez. Les maîtres du chaâbi sont devenus sa famille au cours de ces huit années passées à voyager avec eux au pays du projet El Gusto.

Le miroir et les musiciens

Été 2003, vacances en Algérie. En me promenant dans les dédales de la Casbah d’Alger, je croise le chemin d’un miroitier, Monsieur Ferkioui. Alors que je suis entrée dans sa boutique pour lui acheter un petit miroir, je découvre tout un monde disparu. Nous commençons à bavarder, il me propose de m’asseoir et me fait partager son histoire : célèbre musicien dans l’Algérie des années 1950, Monsieur Ferkioui fut un pionnier de la musique chaâbi.

Grâce à son récit je découvre cette musique populaire née de la rue et des cafés, imprégnée de chants berbères, andalous et religieux qui s’est imposée dans la Casbah. Monsieur Ferkioui l’a apprise au conservatoire sous la direction de son fondateur, El Anka. C’est là qu’il s’est lié d’amitié avec les autres musiciens chaâbi, juifs ou musulmans. Sur les photos qu’il me tend, je découvre leurs visages surgis du passé. Touchée par ce récit émouvant, je décide de partir à la recherche des survivants de cette classe de musique, séparés depuis plus d’un demi-siècle.

Bien que la belle harmonie qui liait ces musiciens juifs et arabes ait été brisée par la guerre et que la musique chaâbi semble avoir sombré dans l’oubli, ils n’ont rien perdu de leurs souvenirs ni de leur passion. Grâce à leurs vivants témoignages, l’Algérie des années 50 – la plus belle époque de la Casbah – reprend vie sous nos yeux et… à nos oreilles. La musique chaâbi se révèle avec son histoire qui nous plonge au cœur de l’Histoire, ses déchirures mais aussi ses heures de bonheur et la joie qu’elle suscite, ce qu’ils appellent « el gusto ». C’est avec une grande nostalgie que les musiciens l’évoquent, tout en déambulant dans la Casbah pour nous montrer les lieux où elle résonnait sans cesse, si profondément conviviale. Violons, mandolines et ouds s’unissaient aux chants poétiques pour faire vibrer les cœurs et danser les corps.

Mais il me semblait que la mémoire ne suffisait pas et que ces grands musiciens méritaient que leur musique revienne véritablement à la vie. C’est pour cela que je leur ai proposé de se retrouver à Marseille, pour ce qui devait être un ultime concert et qui, finalement, est devenu le premier d’une nouvelle série. Il m’a fallu deux années pour rassembler les quarante musiciens de l’orchestre de la première classe de musique chaâbi du conservatoire d’Alger éparpillés sur les deux rives de la Méditerranée. Ensemble, ils sont remontés sur scène, les « papys du chaâbi » pour un concert longtemps attendu qui les plonge dans leur passé commun, si vivant et si présent dans leurs cœurs malgré le temps écoulé.

Un petit miroir mais une grande aventure et une belle rencontre, qui a changé leur vie et la mienne, à tout jamais. 

Une photo en exclu du tournage !

24 jeudi Nov 2011

Posted by espritplume in Photo

≈ 1 Commentaire

Bande-annonce du film El Gusto, sortie nationale le 11 janvier 2012 !

24 jeudi Nov 2011

Posted by espritplume in Vidéo

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EL GUSTO: le synopsis !

24 jeudi Nov 2011

Posted by espritplume in News

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La bonne humeur – el gusto – caractérise la musique populaire inventée au milieu des années 1920 au cœur de la Casbah d’Alger par le grand musicien de l’époque, El Anka. Elle rythme l’enfance de ses jeunes élèves du Conservatoire, arabes ou juifs. L’amitié et leur amour commun pour cette musique qui « fait oublier la misère, la faim, la soif » les rassemblent pendant des années au sein du même orchestre jusqu’à la guerre et ses bouleversements.
El Gusto, Buena Vista Social Club algérien, raconte avec émotion et… bonne humeur comment la musique a réuni ceux que l’Histoire a séparés il y a 50 ans.

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